Nades (ou Sedan renversé)

de Filobeche, William Riker et Porquoi pas?


« L’écrasement de la France par la race germanique, et l’exégèse historico-philosophique qu’en tirèrent les penseurs d’outre-Rhin, semblèrent étendre les races latines dans un funèbre suaire : la bataille de Sedan prenait l’aspect d’une finis Romae. » (Benedetto Croce, Histoire d’Italie de 1871 à 1915, 1927)

C’est ainsi que l’un des plus grands philosophes italiens contemporains, Benedetto Croce, commentait (d’une manière un peu datée) l’issue de la bataille de Sedan qui décida du sort de la guerre franco prussienne de 1870 et par conséquence, de tout le XXe siècle qui se configura sur une colossale rivalité entre France et Allemagne et accoucha d’horreurs bien connues. Mais que se serait il passé si nous avions eu un « Nades », c'est-à-dire (au-delà du jeu de mot) un Sedan à l’envers et une fin totalement différente de cette bataille ? Filobeche, William Riker et Pourquoi Pas ? en ont discuté et ont mis au point cette uchronie écrite à six mains.

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La bataille de Sedan :

La guerre franco prussienne de 1870 fut provoquée par l’ambition de la Prusse d’unifier l’Allemagne après avoir vaincu l’Autriche en 1866, et aussi par la volonté de Napoléon III d’empêcher à tout prix une telle unification qui créerait une puissance dangereuse au centre de l’Europe, rivale de la France. Le casus belli se présenta en 1870.

Après la révolution de 1868 le trône d’Espagne était resté vacant. Les Espagnols offraient la couronne au prince allemand Léopold von Hohenzollern Sigmaringen, cousin de Guillaume 1er de Prusse. Napoléon III s’opposa à cette solution et contraignit le père de Léopold à retirer cette candidature. L’empereur des Français ne s’arrêta pas là, son ambassadeur à Berlin demanda à Guillaume 1er de garantir qu’aucun membre de sa famille ne serait candidat. Le roi prussien accueillit cette exigence alors qu’il était dans la ville thermale d’Ems mais rien n’en sortit. Le chancelier de Prusse, Otto von Bismarck publia lors un compte rendu falsifié et volontairement insultant pour la France. L’indignation provoquée à Paris suffit à déclencher la guerre comme Bismarck le souhaitait.

Napoléon  IIIL’armée française fut alors divisée en deux corps d’armée principaux. La première est l’armée d’Alsace commandée par le maréchal Patrice de Mac-Mahon. Elle compte 150 000 hommes et est basée à Châlons-en-Champagne auprès de l’empereur Napoléon III. L’autre est l’armée du Rhin commandée par François Achille Bazaine, cette dernière n’a pas de forces suffisantes pour barrer aux Prussiens la route de Paris et c’est pour cela que Mac-Mahon demande de renforcer la garnison de Paris en attendant la mobilisation générale de toute la France. En l’absence de nouvelles de Bazaine avant le 23 août il prévoit de se retirer sur Paris. Tout dépend donc de l’armée du Rhin. Mac-Mahon pense avoir du temps et ne décide de ne bouger de Reims que le 21 août, il espère pouvoir épauler Bazaine à Metz, ou en cas de problème, se retirer vers Paris. Finalement il fera mouvement vers Metz suivant les nouvelles de Bazaine données par un télégramme di 19 août où il est dit que Bazaine se dirigeait vers Châlons par Montmédy ou vers Sedan.

[Dans notre histoire Mac-Mahon a cru que Bazaine était déjà parti de Metz et qu’il pourrait faire avec lui jonctions sur la route de Montmédy. Malheureusement sa décision débouchera sur un désastre, Bazaine n’a pas encore quitté Metz.]

Se fiant à ce télégramme l’armée d’Alsace, commandée par Napoléon III lui-même et Mac-Mahon, quitte Reims le 23 août et se dirige vers le Nord-est en direction de la Belgique pour éviter les Prussiens et faire jonction avec Bazaine. Les Prussiens comptent 240 000 hommes et 700 canons, ils sont commandés par le maréchal Helmut von Moltke, ce dernier est bien informé des mouvements de l’ennemi (par les journaux parisiens) et interrompt sa marche sur Paris pour aller à la rencontre des Français. Le contact a lieu le 30 août à la bataille de Beaumont où les Français perdent 7000 hommes et 40 canons contre 3500 hommes pour les Prussiens. Les Français se replient alors sur la place forte de Sedan dans les Ardennes dans l’intention de se reposer avant de se retirer vers Paris.

Durant la nuit les Prussiens poursuivent les attaques et tentent de s’emparer de La Chapelle et d’Illy tandis que l’aile gauche attaque Bazeilles pour protéger l’armée d’une éventuelle arrivée de Bazaine. Durant les féroces combats Mac-Mahon est touché par l’explosion d’un boulet mais heureusement n’est pas blessé.

[Dans notre histoire Mac-Mahon est bel et bien blessé et doit transmettre le 6 septembre le commandement au général Auguste Alexandre Ducrot qui commettra plusieurs erreurs tactiques comme d’abandonner Bazeilles.]

Le 10 septembre au matin Mac-Mahon ordonne un important feu d’artillerie contre la place perdue de La Moncelle laissant place ensuite aux fantassins qui prennent la place d’assaut. De plus les Français reçoivent de nouveaux renforts. De leurs côtés les renforts prussiens pourraient être à même de repousser les Français et encercler totalement Napoléon III. Dans cette situation hésitante arrive un coup de théâtre, Bazaine arrive avec l’armée du Rhin sortie de Metz. Les Prussiens tentent de lui couper la route en l’empêchant de traverser la Meuse mais la cavalerie du général Margueritte oblige les Prussiens à se retirer. À ce moment les forces françaises réunies sont en mesure de repousser les Prussiens de Sedan. Les Français les poussent vers les forêts des Ardennes qui leur bloquent la voie vers la Belgique, là l’artillerie les cueille, laissant ensuite l’infanterie terminer le travail. Le 13 septembre von Moltke lance un dernier et infructueux assaut sur Bazeilles avec des troupes exténuées.

À la fin de cette journée l’armée prussienne est encerclée, toute voie de secours bloquée. La situation est compromise et les Prussiens se retrouvent à la merci de l’artillerie française qui effectue un vrai massacre. Les Prussiens perdent 17 000 hommes et comptent plus de 21 000 prisonniers. Les Français déplorent 2320 morts, 5980 blessés et 700 prisonniers. Von Moltke est loin d’être bête et comprend qu’il est battu, à 16h15 il ordonne la fin des combats et négocie les conditions de sa capitulation durant la nuit. Le jour suivant il se rend à Napoléon III avec ses 118 000 hommes restants et ses 549 canons.

La bataille fut décisive, elle donne l’avantage absolu aux Français. Napoléon III en profite pour avancer. Les Français remportent encore la bataille de Saarbrücken et arrachent aux Prussiens la riche région minière de la Sarre. À partir de là l’empereur menace directement la Westphalie et Bismarck lui-même accourt pour diriger l’armée et parvient en endiguer l’offensive française. Mais pour le chancelier de fer la défaite est flagrante, il est contraint de démissionner tandis que Guillaume 1er entame les négociations de paix. Napoléon III peut se vanter d’avoir gagner une guerre aussi difficile que celles gagnées par son oncle.

La paix est signée à Versailles le 18 janvier 1871. La France assoie son hégémonie, elle annexe la Belgique, le Luxembourg et la Rhénanie jusqu’à Cologne, accomplissant le rêve de Louis XIV. Les Flamands deviennent indépendants sous protection française. La Prusse perd la Westphalie et est obligée de dissoudre la Confédération d’Allemagne du Nord créée cinq ans auparavant. Napoléon III reconstitue en revanche la Confédération du Rhin, créée par son glorieux oncle, à laquelle adhèrent l’Oldenburg, le Hanovre, la Westphalie septentrionale, le Bade-Wurtemberg et la Bavière. La capitale est installée à Nuremberg et la présidence est confiée au prince Napoléon Joseph, surnommée familièrement « Plon Plon », cousin de l’empereur et époux de Marie Clotilde de Savoie. Les Etats de Confédération échappent ainsi aux appétits de Berlin.  

 

La victoire de Napoléon III :

La Prusse ne se résigne pourtant pas à la défaite et, à force de patience, elle réussit en 1872 à réunir autour d’elle les Etats allemands protestants, fortement antifrançais, une confédération comprenant la Sace, le Mecklembourg et autres Etats de moindre importance sous la direction de Guillaume 1er. Il en résulte donc l’unification de l’Allemagne autour de deux Etats idéologiquement opposés. D’un côté la Prusse, luthérienne et antifrançaise, de l’autre la Rhénanie catholique et profrançaise. Plus au Sud la victoire française mène l’Italie à se ranger de son côté même si pour cela elle doit abandonner le rêve d’avoir Rome pour capitale. La France maintient son protectorat militaire sur les Etats de l’Eglise de Pie IX. En échange de cette amitié Napoléon III soutient les prétentions d’Amédée de Savoie au trône d’Espagne.

 

L’empire de Napoléon IV :

Le 9 janvier 1873 Napoléon III meurt d’un cancer de la prostate qui le faisait souffrir depuis longtemps. Son fils, Eugène, 17 ans, fils de l’impératrice Eugénie, est couronné empereur à Versailles par le pape Pie IX lui-même et prend le nom de Napoléon IV. Le nouveau souverain est un jeune homme agréable et très différent de son père. C’est un catholique fervent par l’influence de sa mère espagnole et sa jeunesse le fait aimer du peuple, d’autant plus qu’il affecte une apparence civile et bourgeoise. À 18 ans il épouse la princesse Béatrice, neuvième fille de la reine de Grande Bretagne Victoria, ce qui réchauffe notablement les relations entre les deux pays.

Mais le jeune souverain comprends bien peu à la politique et préfère laisser les affaires à son premier ministre,Napoléon IV Patrice de Mac-Mahon, le héros de la guerre contre les Prussiens. Sur le plan intérieur les dernières années de Napoléon III avaient croître les revendications populaires pour plus de libertés politiques et plus d’égalité sociale. Le vieil empereur avait été contraint à une politique intérieure moins autoritaire dans les années 60, respectant le choix des élections dans ce que l’on a appelé « l’empire libéral » sous les gouvernements Duruy et Ollivier. Mais la victoire contre la Prusse a donné à l’empereur le prestige et la popularité nécessaires pour reprendre solidement en main les reines du pouvoir et réprimer une fois de plus les républicains, revenant à ses habitudes autoritaires. Napoléon IV poursuit en tous points la politique de son père avec l’aide de Mac-Mahon, qui était un royaliste antirépublicain notoire. Il en résulte que les années 1870-1875 furent des années d’autoritarisme clérical et conservateur. Mais la situation ne pouvait durer plus longtemps, la pression sociale allait grandissante et les sentiments républicains, bien que contrôlés, bouillonnaient secrètement. Le désir de liberté était extrêmement fort, entraînant des attentats terroristes et des insurrections armées. [Tout ce qui dans notre histoire s’est produit dans la Commune de Paris de 1870] Evidemment le pouvoir reste fort et réprime dans le sang toute agitation, lançant de vagues d’arrestations et de déportations. Mais la pression contraint tout de même le gouvernement à concéder des libertés à la presse et des mesures de protections pour les ouvriers.

À l’extérieur des changements sont survenus, le projet scandinaviste parvient à maturation. Depuis 1864 le roi de Suède Charles XV tentait de ressusciter l’Union de Kalmar qui existait au Moyen Age. Cependant la Suède n’avait pas aidé le Danemark lorsqu’elle affrontait la Prusse et il semblait que cela devait enterrer le projet. Mais face à la croissance de la puissance française les scandinavistes d’Uppsala réactivent le projet, porté par les étudiants et en 1880 naît une union fédérale des pays scandinaves, Norvège, Suède, Danemark ainsi que l’Islande, le Groenland et les îles Faer Oer et Svalbard. Elle est dirigée par le roi de Suède Oscar II en tant qu’empereur de Scandinavie (même si le Danemark conserve son roi national, Christian IX et que Haakon VII est créé roi de Norvège). La structure fédérale est similaire à celle adoptée pour les deux Etats allemands et s’allie à la Prusse et à la Russie contre la France.

Mac-Mahon dirige alors la politique extérieure de Napoléon IV. C’est sur son initiative qu’en 1876 est fondée la Quadruple Entente, une alliance militaire rassemblant la France, l’Italie, la Rhénanie et l’Autriche-Hongrie. En réaction à cette menace la Prusse organise en 1883 la Quadruple Alliance avec la Grande Bretagne, la Russie et la Scandinavie. La Prusse se sent aussi menacée par les désirs de revanche des Austro-hongrois et pour cela s’appuie sur les Russes.

Les Britanniques sont évidemment très inquiets du développement de l’hégémonie française sur le continent, voyant le spectre de la puissance de Napoléon 1er réapparaître. C’est pour cette raison qu’elle soutient la Prusse et la Russie. En dehors de l’Europe Paris trouve le soutien politique des États-unis d’Amérique et du Japon. En Italie la situation est toujours plus complexe, les conservateurs soutiennent la France tandis que les autres lui reprochent d’empêcher la conquête de Rome et voudraient se rapprocher de la Prusse, les débats au parlement de Florence se poursuivent durant des années.

Quant à l’Afrique la France s’y intéresse peu. Elle conserve ses colonies d’Algérie, du Sénégal et de divers autres points stratégiques de la côte comme Madagascar et la Réunion, ainsi que son protectorat sur le Maroc. Mac-Mahon préfèrerait en fait que le potentiel militaire prussien se dédie à des aventures coloniales en Afrique qui la distrairait d’une revanche en Europe. De ce fait une conférence internationale à Berlin partagera le continent noir entre les puissances européennes. La Prusse s’assure le contrôle de la plus grande partie de l’Afrique Occidentale et Centrale tandis que dans la région la France ne conserve que le Gabon et Djibouti. Londres occupe de son côté le Nigeria, le Ghana et un grand territoire uni d’un seul bloc du Cap au Kenya. L’Italie aussi commence sa politique colonisatrice en Tunisie et en Libye, en Erythrée et en Somalie, en Côte d’Ivoire, au Bénin et surtout, dans le bassin du Congo exploré par l’Américain Stanley pour le compte de la couronne italienne. Le Portugal possédait déjà l’Angola, le Mozambique, la Guinée Bissau, le Cap Vert, Sao Tomè e Principe. La Scandinavie arrive tard dans la course en colonisant le Togo, le Tanganyika, la Namibie et le Cameroun. En dehors d’Afrique la France prend le contrôle d l’Indochine et de la Polynésie tandis que la Chine est divisée en zones d’influences égales. Le Japon industrialisé s’ouvre un espace dans les îles de Micronésie tandis que l’empire britannique s’assure de la Nouvelle Guinée.

Et les Etats de l’Eglise ? Le pape continue à en être le souverain temporel. En février 1878 succède au très vieux Pie IX le pape Léon XIII, plus libéral et moins favorable à la présence militaire française. Le pape Léon promeut les missions en Afrique et instaure pur la première fois une doctrine sociale de l’Eglise avec l’Encyclique Rerum Novarum de 1891 en réponse aux partis socialistes naissants.

 

L’empire de Napoléon V : 

Le règne de Napoléon IV fut bref, le jeune homme est d’une santé faible et meurt de malaria (contractée au cours d’un voyage dans la colonie britannique du Cap) en 1880, à seulement 24 ans. Sans enfants c’est son Napoléon Vcousin, celui que l’on surnomme avec amitié et parfois mépris « Plon Plon », qui lui succède. Napoléon V est une personnalité à part dans la dynastie, il ressemble (en plus gras) à Napoléon 1er, il est connu pour ses idées de gauche, c’est un laïc et un anticlérical, un libertin qui multiplie les aventures amoureuses. Parmi ses premières décisions il refuse le couronnement impérial de la main du pape et il invite la très dévote Eugénie à trouver une nouvelle demeure en Angleterre. Il refuse de renouveler Mac-Mahon à son poste et lui préfère des progressistes comme Jules Grévy ou Sadi Carnot. Ces ministères mettent en action une série de réformes démocratiques, réduisant le pouvoir du souverain, instaurant des élections libres pour un parlement agissant. Ainsi l’empire autoritaire prend fin et commence l’empire parlementaire avec le soutien de la population. Les réformes désamorcent le risque permanent de révolution. Napoléon V illustre son règne de toute une série de réformes audacieuses en matière de liberté, de tolérance, de laïcité et d’éducation [les réformes que notre histoire doit à la Troisième République, mais il est vrai que le vrai prince Napoléon Joseph était connu et aimé en France pour ses opinions libérales]. Anticlérical dans sa politique intérieure il maintient pourtant à l’extérieur sa tutelle sur Rome et les lieux saints de Jérusalem, enjeux de la puissance française.

De plus la France contrôle directement ou indirectement les grandes régions minières de la Sarre et de la Ruhr, ce qui lui permet ainsi qu’à la Rhénanie de développer son industrie tandis que la Prusse reste sous industrialisée. La métallurgie française devient la plus importante au monde derrière celle des USA. Napoléon V fonde ce développement sur la coopération industrielle avec la Rhénanie qui s’enorgueillit notamment du groupe industriel Krupp. Naturellement les provinces allemandes occupées par la France n’ont pas renoncé à leurs sentiments nationaux et plusieurs mouvements de libération naissent dans cette période, revendiquant leur pangermanisme. Mais ces groupuscules sont réprimés par l’armée et se disputent entre eux, certains voulant une hégémonie prussienne, d’autre une hégémonie bavaroise tandis que d’autres voudraient instaurer une égalité entre les Etats. Ces divisions les empêcheront de porter plus avant leurs projets.

En politique extérieure en 1885 se voit offrir le titre d’empereur du Maghreb de la même manière que Victoria devint impératrice des indes. La gauche arrive au pouvoir en Italie ce qui provoque un refroidissement avec la France dont la question romaine empoisonne toujours les relations. Le comble de la tension est atteint sous les différents gouvernements Crispi où les nationalistes réclament la conquête militaire de Rome, même au prix d’une guerre. Ces menaces sont cependant atténuées par la pression diplomatique de l’Autriche-Hongrie, de l’Espagne et du Portugal, cependant la Quadruple Entente est bien entamée. La France rencontre aussi des problèmes avec les Ottomans à propos des prétentions de protection des lieux saints.

 

L’empire de Napoléon VI : 

Napoléon V s’éteint en 1891 et laisse le trône à son fils Victor Napoléon qui devient ainsi Napoléon VI, il gouvernera jusqu’en 1926. Le nouveau souverain est un conservateur de droite mais désormais ses opinions n’ont plus que peu de poids dans l’empire face au parlement, et il est trop tard changer cela. Napoléon VI devra se contenter de régner sans gouverner. Il mettra cependant son veto à plusieurs projets tels que la suppression du concordat napoléonien avec l’Eglise catholique, il sera seulement modernisé.

Le long règne de Napoléon VI est secoué dans ses premières années par l’affaire Dreyfus. En 1894 l’officierNapoléon VI Alfred Dreyfus, Alsacien de confession juive est accusé d’espionnage au profit de la Prusse. Jugé par un tribunal militaire, il est condamné et déporté sur l’île du Diable. Il est en fait victime de l’armée, conservatrice et antisémite qui entend par cette affaire « donner une leçon » aux juifs français, souvent républicains, voir socialistes. L’écrivain Emile Zola rendra le scandale public par son fameux article « J’accuse ! » publié dans le journal l’Aurore. L’affaire divise bientôt la France entre dreyfusards et antidreyfusards, créant une vraie fracture nationale. Finalement en 1899 l’empereur lui-même intervient en graciant Dreyfus, il sera réhabilité en 1906, une fois les passions apaisées.

Dans le même temps la rivalité coloniale entre la Prusse et la Grande Bretagne manque de provoquer une guerre généralisée. Le 10 juillet 1898 le fort soudanais de Fachoda est occupé par les hommes du commandant prussien Erich Dagobert von Drygalski qui viennent du Darfour. Le gouvernement de Berlin souhaite bloquer la progression britannique « Du Cap au Caire » et le Soudan est le point de encontre des ambitions africaines. Les Prussiens rencontrent bientôt l’armée britannique de lord Kitchener en guerre contre les rebelles mahdistes et qui leur ordonne d’évacuer Fachoda. La résistance des Prussiens provoque une crise diplomatique et les deux camps doivent attendre la décision de leurs gouvernements. La finalement l’intermédiaire russe fait pression sur la Prusse pour qu’elle s’incline en 1899 et renonce au Soudan. Mais la crise a pour conséquence d’éloigner Prusse et Grande Bretagne, jusque là alliés.

En Italie le désastre d’Adua en 1896 face à la résistance éthiopienne empêche la péninsule de s’emparer de l’Abyssinie et fait chuter le gouvernement Crispi. Son successeur, Giolitti améliore ses relations avec la France. L’Italie réussit à monter son projet d’union douanière avec les Etats de l’Eglise, ce qui résout en partie la question romaine. La France de son côté officialise son rapprochement avec la Grande Bretagne avec l’Entente Cordiale de 1904. La Grande Bretagne abandonne l’alliance prussienne. La Prusse amène cependant de son côté la Turquie avec qui une alliance est signée alors que les relations entre les Turcs et les franco-italiens empirent en Palestine.

Les choses se compliquent encore en prenant en compte l’inexorable décadence de l’empire turc ottoman qui mène au réveil des nationalismes balkaniques. En 1908 l’Autriche-Hongrie, appuyée par la France et l’Italie, occupe la Bosnie, provoquant la colère des Serbes et des russes. De plus le ministre français Clemenceau convainc François-Joseph d’accorder Gorizia aux Italiens pour consolider leur alliance. Le 1  juillet 1911 la canonnière prussienne Panther entre dans le port de Tanger et tente d’imposer le protectorat prussien sur le Maroc, manquant de peu de plonger l’Europe dans la guerre généralisée. Mais cette fois ci encore le compromis désamorce la bombe. En 1912 et 1913 se combattent deux guerres balkaniques qui ont pour résultat de chasser les Turcs d’Europe. Autriche-Hongrie et Italie veulent empêcher la Serbie d’en récolter les fruits et créent le royaume d’Albanie donné au prince Napoléon Louis Joseph, frère de Napoléon VI. Ces guerres ont pour résultat de porter les tensions nationalistes à leur comble, radicalisant les esprits et précipitant le déclenchement de la Grande Guerre.

 

La Grande Guerre :

La guerre éclate à la suite du 28 juin 1914 où l’archiduc autrichien François Ferdinand est assassiné à Sarajevo par un nationaliste serbe, Gavrilo Princip. La Serbie refuse de livrer les complices du meurtrier et le 28 juillet l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. Cette dernière est sous protection de la Russie qui déclare à son tour la guerre à Vienne. S’ensuit alors un effet d’automatisme des alliances qui plongent toutes les nations européennes dans le conflit

Ferdinand Foch (1851-1924)Helmut Johann von Moltke, neveu du général prussien vaincu en 1870 à Sedan commande les troupes prussiennes et cherchent sa revanche. Il lance une offensive décisive en Rhénanie qui taille le pays en deux et occupe la capitale, Nuremberg. Ensuite il contourne les défenses françaises en passant par la Hollande, envahie malgré sa neutralité. C’est à ce moment là que la Grande Bretagne se décide à déclarer la guerre à la Prusse pour protester contre la violation de la neutralité hollandaise. L’avancée des Prussiens en France semble irrésistible et Napoléon VI avec le gouvernement est transféré à Bordeaux, cependant le maréchal Ferdinand Foch, avant l’aide notamment de troupes britanniques et italiennes réussit à arrêter l’ennemi à la bataille de la Marne. La Scandinavie appuie militairement les Prussiens mais perd dans le même temps toutes ses colonies occupées par les alliés. La Prusse doit ensuite prendre le temps d’occuper la Bavière, la Bohême et la ville de Prague tandis qu’à l’Est les Russes pénètrent en Galicie. L’empereur François-Joseph est contraint de quitter Vienne pour s’installer à Trieste, le front se stabilise suite à l’intervention des troupes austro-hongroises appuyées par les Roumains. La Serbie est conquise et divisée entre Autriche, Bulgarie et Grèce mais plus au Sud les Turcs avancent en Bulgarie et défait les Britanniques à la bataille des Dardanelles. Après les offensives d’été les armées ennemis stabilisent leurs fronts et commencent à s’enfoncer dans des tranchées où elles resteront pour des années d’âpres et inutiles combats.

La Prusse a conquis les vastes bassins industriels de Rhénanie et peut alimenter son économie en guerre, elle annexe aussi officiellement l’Alsace et la Lorraine française. La guerre se poursuit entre offensives et contre attaques sans résultats notables en dehors de millions de morts. En France l’erreur est commise de destituer Foch ce qui lui fait perdre un chef efficace juste au moment où la situation militaire empire avec les premiers usages de gaz de combat. Le Danemark, peu favorable à la Prusse tente de quitter l’union scandinave et de faire une paix séparée mais le pays est envahi et occupé par les prusso-suédois. En 1917 cependant la France reçoit l’aide des États-unis du président Woodrow Wilson, les Américains ont accordé des prêts importants aux alliés qui sont en train de perdre la guerre, risquant de perdre tout espoir de remboursement. Les USA entrent donc dans la guerre sous prétexte d’attaques prussiennes contre des navires américains dans l’Atlantique. En Europe éclatent un peu partout des agitations sociales, notamment en Autriche-Hongrie et en Russie, les peuples de tous les pays se fatiguent de cette guerre interminable et meurtrière. En Russie s’ajoute le retour du révolutionnaire communiste Vladimir Illich Oulianov dit Lénine avec l’aide des Français. Comme l’espérait Clemenceau Lénine fomente une révolution en Russie, son ministre Raspoutine est assassiné. L’insurrection éclate bientôt contre le tsar Nicolas II à St Pétersbourg, elle mènera à la création de l’Union Soviétique. Une fois les communistes au pouvoir Lev Trotski négocie la paix séparée avec les alliés à Brest-Litovsk. En Autriche-Hongrie le vieux souverain François Joseph 1er s’éteint à Schönbrunn en novembre 1916 et avec l’avènement de Charles 1er éclatent plusieurs révoltes nationales. Le nouvel empereur propose alors une paix séparée mais les chefs de l’armée l’arrêtent et l’enferment sous bonne garde à Bad Ischl. Ce coup d’Etat provoque l’aggravation des insurrections. La Bohême, la Slovaquie, la Croatie et la Hongrie proclament leur indépendance et se retirent du conflit. La France et l’Italie occupent alors ce qui ce qui reste de l’Autriche pour empêcher qu’elle ne devienne la proie de la Prusse. Nous sommes alors en 1918 et le conflit touche à sa fin. La Scandinavie, secouée elle aussi par des insurrections nationalistes se fragmente entre les Etats qui la composent qui demandent chacun la paix. La Prusse reste alors seule face aux alliés et doit demander la paix en novembre 1918 alors que la Pologne renaît en tant qu’Etat sous la conduite du général Pilsudski. La Grande Guerre est terminée.

Le 18 janvier 1919 s’ouvre à Versailles la conférence de paix des vainqueurs avec Georges Clemenceau pour la France, Victor Emmanuel Orlando pour l’Italie, David Lloyd George pour la Grande Bretagne, Woodrow Wilson pour les USA. La Prusse perd le Schleswig au profit du Danemark, le Holstein au profit de la Rhénanie, la Mazovie au profit de la Pologne renaissante. L’Autriche doit accorder leur liberté aux nations de l’ancien empire, restée seule elle demande son adhésion à la Confédération du Rhin. L’empereur d’Autriche est officiellement désigné comme président honorifique de la Rhénanie. Bohême, Slovaquie et Hongrie deviennent des Etats souverains, la Galicie est annexée à la Pologne après referendum. La Slovénie, la Croatie et la Bosnie forment la république de Croatie. La Serbie reste indépendante mais plusieurs territoires dont le Monténégro. L’Italie reçoit le Trentin, Trieste et l’Istrie dont la ville de Fiume. La France renonce à toutes annexions en Europe mais récupère toutes les colonies prussiennes d’Afrique. De plus elle concède un statut spécial de tolérance et d’autonomie aux populations germanophones de ses confins. La Hollande et la Flandre retrouvent leur souveraineté. La Scandinavie cesse d’exister et laisse la place aux royaumes de Norvège, de Suède et du Danemark, ses colonies africaines sont partagées entre les vainqueurs. Enfin les vainqueurs refusent de reconnaître l’Union soviétique et la contraignent à quitter la Pologne, les républiques baltes et la Finlande qui deviennent souverains. La Moldavie est annexée à la Roumanie. La famille impériale russe des Romanov, qui a fuit par miracle, décide de quitter le pays et arrive à Paris, accueillie par Napoléon VI, un gouvernement en exil est organisé. L’empire turc ottoman lui aussi cesse d’exister, outre les zones d’occupation la France obtient officiellement le Liban et la Syrie, l’Italie la Palestine, la Grande Bretagne occupe l’Irak et la Jordanie. L’Arabie devient indépendante et ce qui reste de l’empire ottoman forme la république turque, proclamée par Mustapha Kemal Atatürk en octobre 1923.

Il est à noter que la situation des Etats de l’Eglise, restés neutres pendant tout le conflit reste inchangée sous protection de Napoléon VI. L’Italie ne réagit pas, contentée par les généreuses acquisitions territoriales en Europe et dans les colonies, malgré les protestations de groupes minoritaires comme les fascistes. Cependant la France de Clemenceau s’entête dans son idée de punir la Prusse et obtient de lui imposer de lourdes réparations de guerre pour l’empêcher de réarmer mais qui ne font que provoquer colère et frustration à Berlin, terreau sur lequel poussera le nazisme.

 

L’empire de Napoléon VII : 

Dans l’après guerre la France retrouve sa puissance industrielle sous un gouvernement stable dirigé parNapoléon VII Aristide Briand ? Le 3 mai 1926 s’éteint Napoléon VI, il laisse le trône à son fils Louis Napoléon, Napoléon VII. Le nouveau souverain a seulement 12 ans ce qui fera qu’il restera sous tutelle du parlement et du gouvernement jusqu’en 1932. Il restera dans l’histoire comme le plus important des Bonaparte après son ancêtre Napoléon 1er du fait des crises historiques et des défis qu’il du traverser et en premier lieu la crise de 1929 qui mit l’économie mondiale à genoux.

L’Italie de son côté échappe à l’influence du parti fasciste et reste gouvernée pendant une douzaine d’année par les démocrates chrétiens d’Alcide de Gasperi. Ce gouvernement se maintient dans l’alliance avec la France, la Rhénanie et la Grande Bretagne et mettra définitivement fin à la question romaine en 1929 par la signature d’un concordat avec Pie XI. Ce concordat instaure la libre circulation entre l’Italie et les Etats de l’Eglise et instaurant une communauté de fait. De plus la France et l’Italie signent des accords réorganisant leurs confins coloniaux communs.

Mais l’année 1933 voit l’ancien peintre autrichien Adolf Hitler parvenir à la chancellerie de Prusse, en peu de temps il instaure une dictature personnelle destinée à restaurer la puissance prussienne en se fondant sur les sentiments de frustrations des Prussiens et la misère née de la crise économique. En Europe il peut compter sur l’amitié des régimes autoritaires nés de l’après guerre en Pologne, Hongrie, Slovaquie, Croatie, Serbie et Roumanie. En 1938 le parti nazi remporte les élections aussi en Rhénanie. L’empereur Charles 1er est déchu, il doit s’exiler à Madère où il mourra peu après. En mars 1938 Hitler annonce l’Anschluss, l’annexion de la Rhénanie et des autres Etats allemands au sein d’un grand Reich allemand, créant ainsi une grande puissance militaire qui s’oppose directement à la France en réclamant la cession de la Sarre, du Luxembourg, de l’Alsace et de la Lorraine. En France le gouvernement Chamberlain, bien qu’inquiet, tient Hitler pour le meilleur rempart contre les Soviétiques de Staline à l’Est et accepte de négocier avec lui. C’est ainsi que la Bohême sera annexée à son tour au Reich et qu’en septembre 1939 Hitler attaque la Pologne, obligeant les alliés à se replonger dans la guerre.

 

La deuxième guerre mondiale :

L’agression de la Pologne provoque l’entrée en guerre de la France, de la Grande Bretagne et de l’Italie. Hitler n’attendait que cette occasion pour attaquer, à peine la Pologne soumise qu’il lance une offensive éclair contre l’Italie en décembre et contre la France en mai 1940. l’Italie ne résiste pas à l’avancée ennemie et Florence tombe bientôt, le général Graziani signe la capitulation le 31 décembre 1939 mais le gouvernement de Gasperi, accompagné du roi Victor Emmanuel III refuse de reconnaître l’accord et s’exile à Tripoli en Libye. Les Etats de l’Eglise sont aussi occupés et le pape Pie XII est incarcéré au Vatican. En France les divisions de panzers allemands contournent un nouvelle fois les défenses françaises par la Hollande et la Flandre et enfoncent les troupes napoléoniennes. Le gouvernement Reynaud doit à son tour annoncer l’évacuation des autorités en Algérie avec l’empereur Napoléon VII tandis qu’en France le maréchal Pétain signe l’armistice en juin 1940 et instaure un gouvernement fantoche. Les deux nations vaincues sont démembrées, l’Italie du Nord et la France occupée forment des gouvernements militaires dirigés par les Allemands tandis que des Etats collaborateurs sont installés à Rome avec Benito Mussolini et à Vichy avec Philippe Pétain. La Croatie, profitant de l’effondrement italien en profite pour occuper l’Istrie et Trieste. Ensuite ce sont la Slovaquie, la Hollande, la Flandre, le Danemark et la Norvège qui plient face à l’invasion tandis que la Grande Bretagne résiste courageusement aux bombardements. Les Balkans sont occupés à leur tour tandis que la Bulgarie et la Roumanie deviennent des vassaux militaires du Reich.

Mais les gouvernements en exil d’Alger et de Tripoli refusent d’accepter les armistices signés par les défaitistes et poursuivent la guerre depuis leurs bases africaines. Une armée de libération franco-italienne est créée sous commandement du général Charles de Gaulle. Cette résistance prive les gouvernements collaborateurs de Pétain et Mussolini de toute légitimité auprès des peuples occupés, qui refusent d’obéir et entrent dans la résistance. De plus Hitler ose trop, avec l’aide de ses vassaux il envahit le 22 juin 1942 sans déclaration de guerre l’URSS, tentant d’écraser les Soviétiques avant l’arrivée de l’hiver. Les nazis sont bien près de remporter la victoire. De son côté le Japon, allié au Reich attaque par surprise, à Pearl Harbour en décembre 1941, les USA qui déclarent la guerre aux forces de l’Axe. En Europe les mouvements de résistance à l’occupant se multiplient et déclenchent des guérillas isolées contre les nazis. Cette résistance distrait les forces nazies de la guerre en URSS et les nazis ne parviennent pas à vaincre l’URSS avant l’arrivée de l’hiver, bloquant ainsi toute initiative. L’hiver russe fait des ravages parmi les troupes d’Hitler comme elle en avait fait dans la Grande Armée de Napoléon 1er. En juillet 1943 les troupes italiennes et françaises reprennent l’offensive avec l’aide des Anglo-américains  et débarquent en Sicile, débutant la lente libération de la péninsule. En juin 1944 Rome est libérée ainsi que le pape Pie XII. Deux jours plus tard les forces combinées de de Gaulle et de l’Américain Eisenhower débarquent en Normandie et entament la reconquête de la France. Le 15 août la majeure partie du pays est libéré, Pétain est arrêté et condamné à mort. Le 25 août Charles de Gaulle et l’empereur Napoléon VII font une entrée triomphale dans Paris libérée. Les Prussiens sont alors en retraite sur tous les fronts mais Hitler refuse encore toute paix. Le Reich s’écroulera progressivement jusqu’au suicide du dictateur le 30 avril 1945 dans Berlin en ruine et attaquée par les Soviétiques. Le 25 avril Mussolini est arrêté lui aussi mais massacré par la foule furieuse. La guerre en Europe est terminée.

[Dans notre histoire le prince Napoléon, dont nous fait Napoléon VII, passa la guerre  en tant qu’engagé volontaire dans la Légion étrangère puis en tant que résistant revenu clandestinement en France. Blessé et fait prisonnier par les Allemands il sera décoré pour ses actions et le général de Gaulle le reconnaîtra comme l’un des héros de la Résistance.]

La paix est dure pour la Prusse, la Rhénanie est reconstituée dans ses frontières de 1938 et devient une république fédérale dirigée par Konrad Adenauer. La Pologne et l’URSS se partagent la Prusse orientale tandis que la Poméranie et la Silésie sont intégrées à la Pologne. La frontière orientale de la Prusse est fixée sur la ligne Oder-Neisse. Les chefs sont nazis sont jugés et condamnés par le tribunal de Nuremberg. La Prusse elle-même, comme une bonne partie de l’Europe orientale est occupée par les Soviétiques qui en font une république démocratique vassale. La Croatie restitue à l’Italie les territoires occupés plus Zara et une partie de la Dalmatie, elle perd aussi son indépendance en étant intégrée avec la Serbie et le Monténégro dans la république populaire de Yougoslavie. L’Italie redevient une monarchie constitutionnelle sous la conduite du roi Umberto II et d’un gouvernement d’union entre démocrates chrétiens et socialistes.

La domination soviétique de Staline sur l’Europe de l’Est devient un vrai rideau de fer coupant l’Europe en deux. Soviétiques et Occidentaux entrent dans une phase de guerre froide. Les Etats communistes, à souveraineté limitée, sont unis au sein du Pacte de Varsovie tandis que l’Europe occidentale et le USA s’allient au sein de l’OTAN.

 

Le Troisième Empire :

Empereur d’une guerre dans l’honneur, Napoléon VII devra ensuite devenir l’empereur de la reconstruction économique du pays. Il en représente la grande autorité morale et appuie le gouvernement de Charles de Gaulle qui impose son énergie durant le début de ce que l’on appelle le « troisième empire ». [Ici l’instabilité de la quatrième république n’existe pas]. L’Europe entame alors la période de décolonisation, l’Italie abandonne son mandat sur la Palestine, permettant la naissance d’Israël tandis que la France quitte le Liban et la Syrie et que la Grande Bretagne se retire d’Irak et de Jordanie. Viendront ensuite l’indépendance des pays asiatiques Napoléon VIIIet  africains parmi lesquels l’Indochine et l’Algérie où les troupes coloniales napoléoniennes devront se retirer face aux insurrections populaires. La France doit admettre sa perte de puissance avec l’échec de l’opération de Suez accomplie avec la Grande Bretagne et l‘Italie contre l’Egypte nationaliste de Nasser. Mais le pays reste tout de même l’une des puissances qui comptent dans le monde parmi les plus importantes économies et industries. De plus avec l’aide du physicien Frédéric Joliot-Curie elle se dote de l’arme nucléaire. De plus l’empire français participe activement à la fondation de la Communauté Européenne avec la Flandre, la Hollande, la Rhénanie, l’Italie et le Etats de l’Eglise qui aujourd’hui, devenue Union européenne, compte 27 pays membres unifiant le continent.

En 1981 l’empereur Napoléon VII, bien que de droite, accepte le socialiste François Mitterrand comme premier ministre et assiste à la fin des années 80 au Big Bang du bloc soviétique et à sa démocratisation. Il verra aussi l’éclatement de la Yougoslavie et la guerre civile résultant ainsi que l’union prononcée en 1990 de la Rhénanie et de la Prusse dans une république fédérale allemande pacifique dont la capitale se trouve à Nuremberg. Napoléon VII s’éteint le 3 mai 1997 à 83 ans après un règne de 71 ans, le plus long de l’histoire de France. Il laisse le trône à son fils Charles Napoléon, 47 ans et avec qui il était fâché, il devient Napoléon VIII. Le nouveau souverain voit la victoire de l’équipe nationale de football au Mondial de 1998 et l’adoption de la monnaie unique européenne l’euro l’année suivante. Il soutiendra le gouvernement de son premier ministre Jacques Chirac en 2003 contre l’invasion de l’Irak voulue par les USA de Georges W. Bush et acceptera en 2007 la socialiste Ségolène Royal comme première femme premier ministre de l’empire.

Aujourd’hui les Etats de l’Eglise existent toujours sous la direction du pape Benoît XVI même si son gouvernement a été laïcisé en 1981 par le pape Jean Paul II et qu’un femme assume le poste de premier ministre, Rosaria Bindi, qui entretient de bons rapports avec le gouvernement Prodi de Florence. L’empire napoléonien fut l’un des membres fondateurs de l’Union européenne comptant aujourd’hui la quasi-totalité des Etats européens même si leNapoléon IX Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, la Serbie et la Turquie attendent encore d’y adhérer. Parmi eux la plupart ont adopté la monnaie unique, l’euro. Cette union pacifique permet d’espérer la fin de ces « guerres civiles européennes » qui ont ensanglanté le continent.

Le Troisième empire français reste au sein de l’Europe une des nations leaders, jouissant d’un grand prestige international personnifié par son empereur Napoléon VIII. Son héritier, le prince Jean Christophe Napoléon, futur Napoléon IX, est par les hasards de l’histoire et de sa mère, Béatrice de Bourbon Sicile, descendants à la fois de Napoléon le grand et de Louis XIV. Le jeune prince fait régulièrement la une des journaux en tant que favori dans le cœur des Français, passionnés par les histoires de la cour impériale des Tuileries. Même après l’an 2000 les descendants de Maria Letizia Ramolino (mère de Napoléon 1er) font plus que jamais les honneurs des chroniques historiques.

Filobeche, William Riker et Pourquoi pas ?


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